Pour notre deuxième jour à Reykjavík, nous avons prévu un peu de tourisme culturel. Ça tombe plutôt bien car il pleut ! Autant être à l'abri !
Nous décidons de consacrer la matinée à l'un des fils rouges de notre séjour : les volcans. Deux cinémas de Reykjavík proposent des projections de films sur les éruptions volcaniques ayant marqué l'Islande ces cinquante dernières années. Attention à ne pas aller au cinéma très touristique (celui qui est sur les brochures et les plans, nous avons oublié le nom) mais au Volcano Show, plus confidentiel et scientifiquement bien plus intéressant. Dans la rue, on a un peu le sentiment de s'être trompés d'endroit vu qu'il n'y a que de jolies maisons autour de nous mais c'est bien là ! Dans l'une d'entre elles se trouve la vieille salle de projection de Villi Knudsen, un cameraman spécialisé dans les volcans qu'il filme depuis soixante ans. Gamin déjà, il suivait son père, l'un des premiers cameramen à avoir filmé les volcans d'Islande. Il a ensuite repris le flambeau familial et dispose donc de centaines et de centaines d'heures d'images des éruptions qui ont jalonné l'Islande. Nous sommes accueillis par Villi en personne qui nous installe dans la petite salle de projection avec un couple de Français et un couple d'étrangers. Et c'est parti pour deux heures d'images spectaculaires d'éruptions volcaniques, commentées par Villi lui-même. De la naissance de l'île de Surtsey en 1963 qui nous laisse sans voix, en passant par l'éruption qui a vu s'agrandir l'île d'Heymaey de plus de deux kilomètres dans les années 70, les spectaculaires jökulhlaup qui emportent tout sur le passage... Nous redécouvrons les lieux traversés pendant notre séjour sous un autre angle de vue, celui de la nature en colère. Nous sommes fascinés et époustouflés par les images que nous avons face à nous. Nous sommes surtout très impressionnés par les risques pris par Villi pour filmer ses images : il n'hésite pas à survoler les cratères en éruption, allant parfois jusqu'à des coupures de moteur au dessus du magma en fusion ou des inondations glaciaires ! Après le film, nous discutons longuement avec ce vieux monsieur dont les connaissances et le vécu sont une richesse pour nous, jeunes baroudeurs. Il nous parle de ses rencontres avec les grands vulcanologues de ce monde : Maurice et Katia Krafft, Haroun Tazieff... Cette matinée et cet entretien avec Villi ont renforcé notre amour pour les volcans !
Nous déjeunons d'une soupe asiatique dont la chaleur est bienvenue par cette pluie glacée (et dire que nous sommes le 8 août...). Ce restaurant de la rue principale de Reykjavík (face à l'église) est minuscule et bondé et on comprend vite la renommée du lieu lorsqu'on goûte aux premières cuillerées de notre immense bol !
L'après-midi, nous partons sur les traces des Vikings au Reykjavík 871+/-2. Il s'agit de la visite des restes archéologiques d'une maison Viking de la fin du IXe siècle. Le lieu est particulièrement tournée autour des nouvelles technologies, mettant bien en valeur les vestiges de cette époque. Néanmoins nous n'avons pas été totalement conquis par l'endroit : il manque beaucoup d'éléments nous permettant d'en apprendre plus sur les Vikings, leurs us et coutumes, leur histoire, leurs légendes. Très peu d'objets sont présentés en vitrine, tout s'articulant autour des ruines de la maison. On regrette un peu cette visite : avec le recul, nous pensons que nous aurions dû aller au Musée national pour avoir un apport historique plus important.
Nous nous réchauffons avec un chocolat chaud et des pâtisseries dans un café où nous faisons la rencontre d'un vieux monsieur écrivain avec qui nous discutons quelques instants.
Pour finir l'après-midi, passant devant le Skate Park pour rentrer à la voiture, nous nous apercevons qu'il est le théâtre d'un concert rock. Nous bravons le froid et la pluie pour un profiter ! Il s'agit d'un festival intitulé le Bóbófest qui a lieu tous les ans en août en hommage à un chanteur des années 70 surnommé Bóbó.Le concert est très sympa, il y a une bonne ambiance dans le public qui accueille toutes générations confondues, du papi au bébé en poussette. Décidément, les Islandais ont l'air vraiment funs !
Nous retournons au camping. La veille, nous avions dîné avec deux jeunes filles venues du Sud de la France avec qui nous avons échangé sur nos voyages respectifs, ce soir, nous mangeons en compagnie d'un jeune Français qui est en Islande dans le cadre d'une année de césure pour son école d'ingénieur : il en profite pour passer plusieurs mois dans ce pays, à le découvrir en routard, quelle chance ! Notre dernière nuit ne sera pas des plus tranquilles sous la tente. Il pleut et nos voisins sont bruyants... On se console un peu en se disant que le lendemain nous retrouvons notre lit chez nous mais c'est une maigre consolation car on est un peu tristes à l'idée de quitter cette île fabuleuse...