26 juillet - Vestmannaeyjar (îles Vestmann)

Initialement, nous avions prévu d'aller en direction de l'Est pour cette troisième journée. Il faisait beau du côté de notre camping mais très nuageux du côté des glaciers que nous projetions de voir. 

Après quelques kilomètres de route, notre regard est attiré par les chutes d'eau Seljalandsfoss. Elles descendent du célèbre Eyjafjallajökull, glacier qui surplombe le volcan Eyjafjöll, dont nous reparlerons ultérieurement. Un sentier permet même de passer derrière, nous offrant une vue originale. Un camping est situé tout près de cette chute d'eau et nous sommes un peu déçus de ne pas avoir fait quelques kilomètres de plus la veille pour profiter de ce cadre !

Malheureusement, les chutes sont en contre-jour le matin, dommage...

Une petite douche matinale pour se réveiller ?!

Seljalandsfoss

Le croisement qui nous ramène à la route circulaire se trouve juste en face des îles Vestmann. En feuilletant rapidement le guide, on s'aperçoit que le ferry part tout près d'ici. La météo sur notre gauche n'étant vraiment pas engageante, on décide spontanément de décaler notre découverte des glaciers d'un jour et de prendre le large ! 

Au loin les îles Vestmann. Nous décidons quelques secondes après la prise de cette photo d'y aller !

Arrivés au ferry, on a beaucoup de chance : le bateau part dans moins d'un quart d'heure ! On remplit nos sacs à dos à la va-vite et on se dépêche de prendre nos tickets ! La traversée dure environ 45 minutes pendant lesquelles nous admirons tout d'abord les côtes islandaises et les glaciers qui se dessinent au loin puis les îles Vestmann, aux escarpements spectaculaires lorsque le bateau entre dans le port.

Sur la quinzaine d'îles que compte l'archipel, seule Heimaey est habitée. On y trouve un petit bourg de 4000 habitants et surtout des milliers de macareux moines, ces oiseaux marins au bec caractéristique qui viennent s'y reproduire chaque année en juillet-août. 

Le macareux moine viking

Les îles Vestmann connaissent une activité volcanique intense. La plus jeune île, Surtsey, est en effet apparue en 1963 ! Imaginez la surprise de l'équipage du bateau de pêche qui découvrit l'éruption ! Depuis, Surtsey est interdite d'accès, afin de permettre aux scientifiques d'étudier le développement de la vie. Pour l'instant, seule une algue microscopique y a élu domicile. Dix ans plus tard, c'est l'île d'Heimaey qui est à son tour touchée par le volcanisme. En pleine nuit, une gigantesque explosion réveille les habitants qui ont pris la fuite face à l'ampleur de l'éruption qui débutait. Celle-ci a duré plus de cinq mois, donnant naissance à un nouveau volcan et faisant gagner à l'île une surface de 2,5 km2. Malheureusement, 400 maisons ont été ensevelies sous la lave. Aujourd'hui, ce quartier est surnommé le Pompéï du Nord.

Pique-nique sur la coulée de lave (admirez le saumon !)

Sous nos pieds, le quartier enseveli en 1973. Çi et là, des fers à béton émergent...

Ces maisons ont échappé de peu à la coulée de lave !

Notre visite de l'île sera essentiellement cantonnée à la partie née pendant l'éruption de 1973. Nous entreprenons la montée du tout jeune volcan. Il y a beaucoup de vent, la pente est raide, mais les couleurs et le paysage magnifique qui nous entourent une fois en haut nous font vite oublier l'ascension ! La vue est à couper le souffle.

 

Prête à grimper ?!

La vie reprend doucement ses droits

Nous nous baladons ensuite dans les champs de lave qui ont dessiné un relief pour le moins étrange. Une grotte née d'une coulée abrite notre goûter.

La grotte du goûter !

Au pied du tout jeune volcan Eldfell (221 m)

Quelques gouttes de pluie entaillent notre promenade mais nous ne sommes pas du genre à nous laisser abattre et trouvons aussitôt un abri de fortune pendant l'averse où nous ferons même une sieste !!

Bien à l'abri du vent et de la pluie sous notre banc !

L'averse passée, nous reprenons notre exploration de l'île en direction des falaises du Sud qui abritent les fameux macareux. Nous avons tout de suite été enchantés à la vue de ces milliers d'oiseaux qui nichent sur les falaises et qui virevoltent au dessus de la mer pour nourrir leurs bébés. Leur allure est plutôt sympathique et leur attitude en vol parfois comique. On a en effet souvent l'impression qu'il vont rater leur atterrissage, emportés par le vent ! Loïc a passé beaucoup de temps à les approcher, se fondant dans la nature et avançant camouflé tel un grand photographe animalier... Pendant ce temps, Noémie a fait la sieste au soleil (ce qui est bien en Islande c'est qu'elle a peu de chance de cramer).

La pluie étant de nouveau de la partie, Loïc se lance alors dans un remake de Pékin Express pour nous ramener en ville. Nous sommes pris en stop par un couple de jeunes Islandais qui entament aussitôt la conversation. Loïc leur demande s'ils ont peur du volcan, ce à quoi le conducteur répond avec beaucoup de philosophie qu'un Islandais n'a pas peur des volcans !

1973, l'année de l'éruption

Les poissons sont partout à Heimaey...

Les macareux aussi sont omniprésents !

Passage piéton imitation morue séchée !

Aux confins du port, nous sommes de nouveau saisis par l'ampleur de la coulée de lave de 1973.

Les restes de l'ancienne piscine

La même piscine avant et pendant l'éruption

Les îles Vestmann ne faisaient pas partie de nos plans au début du voyage et cela aurait été fort dommage de passer à côté. Cette journée nous a beaucoup plu. L'insularité propre à l'île d'Heimaey est palpable. Là, plus que nul part ailleurs en Islande, les habitants sont tributaires de la nature, la pêche étant leur seule ressource et la présence volcanique, menaçante, risquant de tout détruire du jour au lendemain.

La journée s'achève telle qu'elle a commencé, c'est à dire au pied des chutes Seljalandsfoss. Nous logeons au camping tout près. Certes, il est bondé, mais il nous aura permis de dormir dans l'un des plus beaux cadres de notre séjour !

En quittant le port

Loïc peut prendre sa revanche sur le contre-jour du matin !

On aperçoit le camping à droite

 

La nuit ne tombe pas tout à fait en cette saison